La Lanterne Rouge

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Les aventures d'un 486 DX2 au XXIème siècle (1ère partie)

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Cela faisait un petit moment que je n'avais pas eu de bidouilles geekiennes bien chronophages (et inutiles ?) à faire sur un de mes... nombreux PC, et je dois avouer que cela me manquait. J'ai bien un projet d'application en Python/Django qui avance doucement et que j'envisage sérieusement de finir avant Noël, mais faisant déjà du dev une bonne partie de la journée au boulot, j'avoue que j'ai un peu de mal à m'y remettre le soir ou le week-end. Et puis c'est moins marrant que d'aligner plusieurs moniteurs sur un bureau, de tripatouiller des composants et de jongler avec les clés USB (ou disquettes) contenant diverses distributions Linux.

Lors d'une précédente visite chez mon "hébergeur", j'avais justement récupéré une petite machine qui tient une place particulière dans mon coeur (de geek).

Il s'agit en effet du premier ordinateur qui a vraiment été "à moi" (contrairement à un dont je ne possédais qu'un des disques durs – de 6Go ! – mais partageais tout le reste). Alors bien sûr sa configuration circa 1994 est risible aujourd'hui. Mais je vous rassure elle l'était déjà quand je l'ai eu (en 1999), car je ne l'avais pas achetée mais simplement récupérée.

ancient_2.jpgancient_1.jpg

Il s'agit d'une UC de type desktop (donc à plat) de marque Unisys, modèle CWS 4252, très petite (8cm de haut à peine). Je l'ai nommée "Ancient" (on se demande bien pourquoi). Voici sa configuration d'origine telle que je m'en souviens :

  • processeur Intel i486DX2
  • 6Mo de RAM,
  • chipset graphique Cirrus Logic GD5422
  • disque dur de 540Mo
  • lecteur de disquette 3,5"
  • écran 15" (640x480 en 256 couleurs / 800x600 en 16 couleurs)
  • clavier PS/2

Mise à jour 2022-06-15
En fait on en trouve un test peu convaincant dans le Science & Vie Micro n°113 de février 1994 (les spécifications sont proches mais pas tout à fait identiques) : Test de l'Unisys CWS-4252 dans SVM n°113

Et voici les petites modifications que j'y avais apportées au fil des ans avant cette expérience :

  • disque dur de 4Go,
  • carte son ISA SoundBlaster AWE64,
  • carte réseau ISA également, de marque Davicom, pourvue d'un connecteur RJ45 et d'un BNC antédiluvien
  • moniteur 18,5" 1366x768 pour les tests actuels (le CRT d'origine étant trop encombrant)

pile_cmos_3.6v.jpg

Premier point gênant : la pile CMOS est morte depuis quelques années ce qui oblige à reconfigurer le BIOS à chaque démarrage (détection du disque, options diverses), et qui a également pour effet de faire perdre à la pauvre machine la notion du temps. Pour elle on est donc vraiment en 1980 à chaque boot !

J'ai bien essayé de la remplacer mais je n'arrive toujours pas à trouver de pile de 3.6V au format 1/2AA (format super standard, évidemment ils ont fait simple chez Unisys).

Ceci fait, une question cruciale se pose : Que peut-on faire avec une configuration de 20 ans d'âge ?

A priori pas grand chose, mais autant s'en assurer soi-même. Ce sera là l'occasion de faire un bond dans le temps et de redécouvrir le "plaisir" que représentaient la configuration de cartes ISA et l'utilisation d'une machine dont le nombre de mégaoctets de RAM se comptait sur les doigts des mains (allez, et parfois des orteils aussi).

Quelle distro ?

Le premier choix à faire dans cette situation est la distribution à utiliser. Le deuxième choix sera la version de celle-ci. J'avais déjà eu l'occasion de me renseigner il y a quelques temps pour des besoins similaires donc je savais que je ne partais pas de zéro.

Je connaissais donc déjà DSL (Damn Small Linux) mais malgré son intérêt pour les très petites configurations, je la trouvais trop limitée, trop type "embarqué".

J'ai également déjà installé Puppy Linux sur une machine un peu plus puissante (Pentium 166, 80Mo de RAM) mais l'interface fait un peu trop Playskool® à mon goût, et la quasi-totalité des applications graphiques ne sont pas "standards" (le prix à payer pour la légèreté, je le conçois).

Non, ce que je veux c'est une distribution classique, naturellement légère, dont j'installerai seulement le nécessaire. Et pour ça j'ai également un très bon souvenir d'une Slackware 10 installée sur la machine citée plus haut. Ce n'était certes pas très véloce mais ça tournait quand même très bien.

slacklogo2.jpg

Ce qu'il me faut aussi c'est la possibilité de booter depuis une disquette et d'installer les packages depuis le réseau (FTP, NFS, peu importe). Ça tombe bien, la Slackware propose justement cette possibilité simplement.

Cependant, la version 10 (datant de 2004) est presque trop récente pour ma machine cible, je me renseigne donc sur un bon compromis et trouve la 8.1, sortie en 2002 et basée sur un kernel 2.4.18.

Les besoins satisfaits par ce choix, je fais un rsync depuis un des miroirs vers un dossier de mon serveur maison Usul, puis j'exporte ce dossier en NFS afin de pouvoir y accéder depuis Ancient. Sur le principe, tout semble bon.

Première tentative d'installation

Dans les fichiers récupérés depuis le miroir, il y a deux dossiers intéressants :

  • bootdisks : contient les images disquettes pour pouvoir booter dans tous les cas de figure. On retrouve donc le générique bare.i pour toutes les configurations à base de disque dur et de lecteurs de CD IDE, mais on trouve également usb.i pour les machines équipées d'un clavier USB, scsi.i pour celles équipées de disques dur IDE et SCSI. J'en passe, il y en a une vingtaine en tout.
  • rootdisks : Après le kernel, tout le reste. On trouve d'abord des images disquettes (5 en tout) qui contiennent le programme d'installation de Slackware et tous les outils permettant d'avoir une petite instance "live" pour partitionner ses disques et préparer sa machine. Il y a également une image nommée network.dsk, qui contient les drivers pour la plupart des chipsets réseau de l'époque ainsi qu'un programme de détection et de configuration automatique.

Il faut donc 7 disquettes vierges sur lesquelles on va écrire les images précédentes. Cette étape aurait pu être compliquée car je n'ai plus de lecteur de disquettes sur ma tour principale depuis 3 ans. Ce n'était alors pas un choix mais parce que le boîtier que j'ai acheté (en catastrophe) ne comportait plus d'emplacement pour ce vieux type de composant. Heureusement, Warrick – ma machine de récupération à la consommation abusée – est équipée d'un lecteur fonctionnel et d'une ArchLinux parfaitement à jour.

J'ai donc créé les disquettes.

Puis j'en ai jeté 2 qui étaient mortes, et j'ai recommencé sur d'autres (ahh je sens déjà le bon vieux temps qui revient...).

Une fois mes 7 disquettes vérifiées et numérotées, j'ai lancé la fastidieuse tâche d'installation...

La suite très bientôt !

La suite :

Les aventures d'un 486 DX2 au XXIème siècle (2ème partie)

Les aventures d'un 486 DX2 au XXIème siècle (3ème partie)

Les aventures d'un 486 DX2 au XXIème siècle (4ème partie)

Les aventures d'un 486 DX2 au XXIème siècle (5ème et dernière partie)